PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE DANS LE BAS-ST-LAURENT : DES MILLIONS DE DOLLARS PAR MOIS PERDUS, FAUTE DE TRAVAILLEURS — MEC

PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE DANS LE BAS-ST-LAURENT : DES MILLIONS DE DOLLARS PAR MOIS PERDUS, FAUTE DE TRAVAILLEURS

BAS-ST-LAURENT, LE 22 JUIN 2021

Dans le cadre de sa vaste tournée virtuelle de consultation régionale concernant la pénurie de main-d’œuvre, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) a rencontré ce matin des entreprises manufacturières du Bas-St-Laurent. Le constat est clair : les manufacturiers du Bas-St-Laurent ratent des occasions d’affaire importantes, faute de travailleurs. Cela occasionne des pertes de millions de dollars par mois pour la région.

« Cette rencontre de consultation a permis de mettre en lumière les impacts concrets de cette pénurie pour les manufacturiers du Bas-St-Laurent. Le bassin de travailleurs est vieillissant. Plusieurs départs à la retraite sont prévus dans les prochaines années. Les quarts de soir et de fin de semaine sont très difficiles à combler. Ce manque de travailleurs empêche la croissance des entreprises, nuit à l’innovation et freine une augmentation des exportations. La vitalité des PME manufacturières de la région est en jeu », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

Rappelons que selon le Portrait manufacturier des régions du Québec, en 2019, il y avait 345 établissements manufacturiers et 10 800 emplois manufacturiers dans le Bas-St-Laurent.

Les manufacturiers du Bas-St-Laurent mobilisés pour trouver des solutions

Les manufacturiers du Bas-St-Laurent ont proposé des solutions pour pallier la pénurie de main-d’œuvre dans leur secteur dont :

  • Mieux faire connaître le secteur manufacturier auprès des jeunes
    Lors de cette rencontre, il a été question de mieux faire connaitre le secteur manufacturier afin de démystifier ce qui se fait dans ces entreprises et déconstruire les préjugés. Cela permettrait notamment d’attirer davantage de jeunes dans ce secteur. Il faut d’ailleurs faire davantage de promotion des emplois manufacturiers auprès des jeunes.
  • Assouplissements des règles en matière d’immigration pour mieux répondre aux besoins des entreprises
    Les entreprises présentes ont mis de l’avant toute la complexité, les coûts et la lourdeur administrative du programme des travailleurs étrangers temporaires. Il a été suggéré de simplifier ce programme, de réduire les délais et d’au moins doubler la limite de 10% par usine imposée aux employeurs quant au pourcentage de travailleurs étrangers temporaires qu’ils peuvent embaucher au sein de leur effectif. De plus, il faut s’assurer d’alléger les processus, surtout dans un contexte où il y a deux paliers de gouvernement qui se renvoient la balle. Par ailleurs, pour ces entreprises, l’immigration temporaire n’est pas une solution durable et il faut s’assurer de favoriser l’installation sur le long terme tout en misant sur l’intégration de ces personnes immigrantes.
  • Favoriser l’automatisation et la robotisation
    Plusieurs des entreprises présentes ont opté pour l’automatisation et la robotisation. Elles ont déployé des efforts et des investissements considérables pour s’équiper et améliorer leur productivité. Par contre, leurs besoins de travailleurs demeurent et ont même augmenté. Elles recherchent plus de travailleurs occupant des postes spécialisés pour opérer les équipements. De plus, l’automatisation et la robotisation ont également leurs limites, surtout lorsque des produits sont faits sur mesure, par exemple.
  • Mettre en place et bonifier les incitatifs financiers pour les travailleurs expérimentés
    Dans un contexte de vieillissement de la population, il y a lieu de mettre en place et de bonifier les incitatifs financiers pour les travailleurs plus âgés, de manière à les encourager à rester sur le marché du travail. Il pourrait notamment être question de bonifier le crédit d’impôt aux travailleurs expérimentés, afin qu’il représente un réel incitatif de retour à l’emploi.
  • Accès à des services de garde
    L’accès à des services de garde, notamment avec des horaires flexibles, a été souligné comme étant un aspect favorisant davantage l’attraction et la rétention, surtout des femmes, dans le secteur manufacturier.Rappelons que la tournée de MEQ, qui s’effectuera dans une dizaine de régions québécoises, permettra de dresser un portrait réel de la pénurie de main-d’œuvre des manufacturiers. MEQ rencontrera également des intervenants économiques et partenaires en employabilité en vue de proposer, au terme de cette vaste tournée de consultation régionale, des solutions et recommandations aux enjeux de main-d’œuvre spécifiques au secteur manufacturier.

    « Le gouvernement du Québec souhaite avoir plus de produits fabriqués au Québec et c’est une bonne nouvelle! Toutefois, si l’on veut fabriquer davantage ici, il faut s’assurer de donner les outils nécessaires aux entreprises manufacturières afin qu’elles puissent augmenter leur productivité et les rendre plus compétitives. Pour y parvenir, le gouvernement doit prioriser des actions spécifiques à notre secteur notamment en nous donnant accès aux travailleurs dont nous avons tant besoin », note Mme Proulx.

À propos de Manufacturiers & Exportateurs du Québec (MEQ)

MEQ représente 1 100 manufacturiers à travers le Québec. Le secteur manufacturier québécois emploie près de 450 000 de personnes et représente 14 % du PIB ainsi que 89 % des exportations. En forte croissance, il a généré des ventes globales de près de 170 milliards de dollars en 2019.

Renseignements

Marie-Ève Labranche
514 570-5469
marie-eve.labranche@meq.ca