AUCUNE RÉVISION DES CIBLES D’IMMIGRATION : DES CONSÉQUENCES GRAVES POUR L’ÉCONOMIE DU QUÉBEC

MONTRÉAL, LE 14 JUIN 2021

Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) est déçue et déplore que le gouvernement du Québec choisisse de renoncer à tenir des consultations publiques concernant les seuils d’immigration et à réviser ses cibles d’immigration dans le contexte actuel. L’Association rappelle que cela aura d’importantes conséquences économiques pour le Québec et demande au gouvernement de revoir cette décision.

« Nous faisons actuellement une tournée de consultation régionale sur la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier. Les entreprises nous parlent des impacts économiques importants de ce manque de travailleurs avec lequel elles doivent composer. Les entreprises manufacturières demandent d’augmenter les seuils d’immigration économique. Effectuer un rattrapage pour les gens qui n’ont pas pu venir cette année en raison de la pandémie ne suffit pas. Il faut arrêter de pelleter en avant. Le Québec devra se tourner, tôt ou tard, vers l’immigration », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

Un des leviers à activer rapidement

MEQ souligne que plusieurs initiatives ont été mises en place par le gouvernement pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, mais cela ne suffit pas. L’immigration doit faire partie de la solution. Il faut néanmoins s’assurer d’une adéquation forte entre les besoins du marché du travail et les candidats à l’immigration.

« Nous sommes d’accord que l’immigration n’est pas la seule solution. Il faut mettre en place différentes initiatives et actionner plusieurs leviers pour pallier la pénurie de main-d’œuvre. La formation, le rehaussement des compétences, la requalification des travailleurs, l’automatisation et la robotisation en font partie. Nous souhaitons d’ailleurs contribuer à la mise en place d’initiatives en ce sens. Cependant, il ne faut pas fermer les yeux sur l’immigration, tant temporaire que permanente, qui est aussi un levier qu’il est nécessaire de mettre en marche rapidement », affirme Mme Proulx.

Des impacts concrets de la pénurie de main-d’œuvre sur l’économie québécoise

Lors de la tournée de consultation, des entreprises mentionnent passer à côté de millions de dollars chaque semaine, car elles ne sont pas capables de trouver la main-d’œuvre nécessaire. Certaines doivent réduire leur capacité de production. Plusieurs refusent des contrats et parlent d’anti-marketing : elles doivent délaisser certains clients, faute d’être capables d’honorer les contrats. Des entreprises manufacturières délocalisent carrément une partie de leur production à l’étranger.

Rappelons que selon l’Institut du Québec, il y a 17 530 postes vacants à pourvoir dans le secteur de la fabrication. Il s’agit d’une augmentation de 7 % par rapport à la même période en 2019.

« Quand des millions de dollars en contrat sont perdus chaque semaine, faute de travailleurs, c’est tout le monde qui y perd! Les entreprises manufacturières ont le potentiel de rapporter davantage de bénéfices à l’économie du Québec tout en assurant la vitalité économique de nos régions. Mais, assurons-nous de leur donner accès à un plus grand nombre de travailleurs pour qu’elles puissent augmenter leur capacité de production et contribuer pleinement à la relance économique », conclut Véronique Proulx.

À propos de Manufacturiers & Exportateurs du Québec (MEQ)

MEQ représente 1 100 manufacturiers à travers le Québec. Le secteur manufacturier québécois emploie près de 450 000 de personnes et représente 14 % du PIB ainsi que 89 % des exportations. En forte croissance, il a généré des ventes globales de près de 170 milliards de dollars en 2019.

Renseignements

Marie-Ève Labranche
514 570-5469
marie-eve.labranche@meq.ca