TOURNÉE MANUFACTURIÈRE: DES ENTREPRISES MANUFACTURIÈRES DE LA MAURICIE MISES EN PÉRIL, FAUTE DE TRAVAILLEURS

MAURICIE, LE 10 JUIN 2021 – Dans le cadre de sa vaste tournée virtuelle de consultation régionale concernant la pénurie de main-d’œuvre, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) a rencontré ce matin des entreprises manufacturières de la Mauricie. Les entreprises de la région mettent en place différentes initiatives pour attirer et retenir leurs travailleurs, mais elles sont à bout de souffle. Des entreprises de la Mauricie sont ainsi mises en péril, faute de travailleurs.

« Cette rencontre de consultation a permis de mettre en lumière les impacts concrets de cette pénurie pour les entreprises manufacturières de la Mauricie. Certaines, si elles pouvaient combler leurs postes vacants, auraient la capacité de doubler leurs revenus. On a aussi constaté que des investissements de plusieurs millions de dollars sont mis sur la glace, en raison du manque de travailleurs. Des entreprises ont mentionné faire de « l’anti-marketing » : elles délaissent des clients, car elles ne sont plus capables de les servir. Des entreprises payent de la formation, rachètent des vacances, font venir des travailleurs étrangers temporaires, mais elles sont maintenant à bout de souffle et ne voient pas comment elles s’en sortiront. La pérennité des entreprises en région est mise à mal en raison de cette pénurie de main-d’œuvre », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

Rappelons que selon le Portrait manufacturier des régions du Québec, en 2019, il y avait 453 établissements manufacturiers et 18 000 emplois manufacturiers en Mauricie.

Les manufacturiers de la Mauricie mobilisés pour trouver des solutions

Les manufacturiers de la Mauricie ont proposé des solutions pour pallier à la pénurie de main-d’œuvre dans leur secteur dont :

• Assouplissements des règles en matière d’immigration temporaire pour mieux répondre aux besoins des entreprises

Les entreprises présentes ont dénoncé la limite de 10% par usine imposée aux employeurs quant au pourcentage de travailleurs étrangers temporaires qu’ils peuvent embaucher au sein de leur effectif. Elles ont exprimé le souhait de voir ce chiffre doubler, à tout le moins.

• Favoriser l’automatisation et la robotisation

Plusieurs des entreprises présentes ont opté pour l’automatisation et la robotisation. Elles ont déployé des efforts et des investissements considérables pour s’équiper et améliorer leur productivité. Par contre, leurs besoins de travailleurs demeurent, notamment en ce qui concerne des postes non spécialisés comme des journaliers et des manutentionnaires. De plus, l’automatisation et la robotisation ont également leurs limites, surtout lorsque des produits sont faits sur mesure, par exemple

• Mieux faire connaître le secteur manufacturier

Il a été, par ailleurs, question de mieux faire connaitre le secteur manufacturier afin de démystifier ce qui se fait dans ces entreprises et déconstruire les préjugés. Cela permettrait notamment d’attirer davantage de jeunes dans ce secteur, mais aussi différentes catégories de travailleurs.

• Attirer et retenir les gens en région

Les entreprises sont prêtes à mettre la main à la pâte pour s’assurer de garder les gens dans la région. Elles souhaitent contribuer à attirer et à retenir les travailleurs. Certaines suggèrent également d’attirer des gens provenant d’ailleurs au Canada où les taux de chômage sont plus élevés. Les entreprises s’attendent à ce que le gouvernement fasse également sa part.

Rappelons que la tournée de MEQ, qui s’effectuera dans une dizaine de régions québécoises, permettra de dresser un portrait réel de la pénurie de main-d’œuvre des manufacturiers. MEQ rencontrera également des intervenants économiques et partenaires en employabilité en vue de proposer, au terme de cette vaste tournée de consultation régionale, des solutions et recommandations aux enjeux de main-d’œuvre spécifiques au secteur manufacturier.

« Le gouvernement du Québec souhaite avoir plus de produits fabriqués au Québec et c’est une bonne nouvelle! Toutefois, si l’on veut fabriquer davantage ici, il faut s’assurer de donner les outils nécessaires aux entreprises manufacturières afin qu’elles puissent augmenter leur productivité et les rendre plus compétitives. Pour y parvenir, le gouvernement doit prioriser des actions spécifiques à notre secteur notamment en nous donnant accès aux travailleurs dont nous avons tant besoin », note Mme Proulx.