Lettres ouvertes

Northvolt peut avoir un apport positif dans l’économie du Québec

26 février 2024

Le Québec a vu émerger des filières économiques emblématiques, telles que celles des pâtes et papiers, de l’aluminium, de l’acier et de l’aérospatiale. Et maintenant, il y a le secteur de la batterie, avec des projets majeurs comme Northvolt. Cette lignée de grands projets industriels a façonné notre tissu économique, dans toutes les régions, et contribue à faire rayonner le Québec à l’international.

Les grands industriels contribuent de façon importante à la création de richesse. Ils emploient une très grande proportion des travailleurs du secteur manufacturier, bien qu’ils ne représentent que 0,6% des 13 750 entreprises manufacturières sur notre territoire. Les activités de ces entreprises représentent une très grande partie de nos exportations annuelles.

La réalité est la suivante: ces entreprises sont aux premières loges de notre développement économique. Elles investissent massivement pour moderniser leurs usines et améliorer leur performance environnementale. Elles sont aussi de grands donneurs d’ordre auprès de nos PME partout à travers le Québec. Nous devons en être fiers.

Environnement d’affaires compétitif

Pour développer de nouveaux marchés et être concurrentielles, ces entreprises ont besoin d’un environnement d’affaires compétitif. Cela se traduit concrètement par une fiscalité attrayante, une main-d’œuvre adéquate en matière de qualité et de quantité, un environnement réglementaire prévisible et des infrastructures de classe mondiale. Et, de plus en plus, par l’accès à des sources d’énergie verte à un tarif compétitif.

Ces conditions ne se réunissent pas par magie. De nombreux États l’ont compris et s’assurent de créer des conditions d’accueil propices et avantageuses pour les entreprises génératrices de retombées significatives.

C’est pourquoi nos gouvernements doivent soutenir nos grands industriels, tant dans les filières industrielles existantes que dans celle de la batterie. À ce titre, bien qu’il y ait des éléments à améliorer, nous n’avons d’autres choix que de souligner l’énergie déployée par les ministres Fitzgibbon et Champagne pour permettre au Québec de tirer son épingle du jeu dans cette compétition internationale féroce.

Cette nouvelle filière batterie a le potentiel de dynamiser l’économie québécoise, à l’instar des autres filières qui l’ont fait et qui continuent de le faire. À ce jour, les annonces totalisent 16 milliards de dollars, et davantage est à prévoir. À lui seul, le projet Northvolt représente un investissement de 7 milliards de dollars.

Pour un débat équilibré

Ces investissements majeurs comportent bien sûr leur lot de défis et de questions. Ces interrogations sont légitimes. Il est donc hautement souhaitable d’entretenir des discussions constructives sur ces investissements publics et les impacts environnementaux et sociaux de ces projets. Il est également crucial de considérer les défis auxquels font face les entreprises déjà établies au Québec en lien avec la rareté de la main-d’œuvre ou l’accès aux blocs d’énergie, notamment.

C’est pourquoi il est si important d’en parler, de façon rationnelle.

Or, nous déplorons la virulence des critiques qui souhaitent faire trébucher le projet dès ses premiers pas. Avec la filière batterie, le Québec a réussi à attirer une industrie d’avenir qui va nous permettre d’augmenter notre productivité et qui aura une empreinte économique importante pour plusieurs générations.

Il faut reconnaître et célébrer l’apport des grands industriels dans l’histoire économique du Québec. Le tissu manufacturier québécois et les autres grands industriels ont démontré au fil des ans leur contribution importante dans notre économie, dans la vitalité de nos régions, dans la création d’emplois de qualité et dans la génération de richesse dont nous bénéficions tous collectivement.

Le Québec n’a pas le luxe de rater le virage batterie et celui de la décarbonation de notre économie.

Véronique Proulx
Présidente – directrice générale
Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ)