BUDGET FÉDÉRAL 2024-2025 : DES NOUVELLES MESURES MAIS ENCORE FAUT-IL LES CONCRÉTISER — MEC

BUDGET FÉDÉRAL 2024-2025 : DES NOUVELLES MESURES MAIS ENCORE FAUT-IL LES CONCRÉTISER

Montréal, le 16 avril 2024

Suivant la présentation du budget aujourd’hui par la vice-première ministre et ministre des Finances du Canada, l’honorable Chrystia Freeland, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) souligne positivement la mise en place de plusieurs nouvelles mesures pour favoriser l’innovation. Cependant, il est tout aussi important d’accélérer la mise en oeuvre de l’ensemble des mesures annoncées les années précédentes afin de permettre au secteur manufacturier de pleinement jouer son rôle de locomotive économique du Canada. 

Une augmentation de la taxe sur le gain en capital qui nuit à l’investissement  

Le gouvernement fédéral augmente la taxe sur les gains en capital des sociétés. Le taux d’inclusion sur le gain en capital va passer de 50 % à 66 %, pour un coût total de plus de 10 milliards de dollars sur cinq années pour les entreprises. C’est la dernière chose dont l’économie canadienne a besoin, notamment dans le contexte de retard de productivité et de sous-investissement dans le secteur.   

Cette mesure va décourager l’investissement, alors que nous devons plutôt stimuler la compétitivité de l’industrie au bénéfice de l’économie canadienne, ce qui permettrait d’engranger des rentrées fiscales bien plus importantes. 

Innovation: des éléments positifs 

Les nouveaux éléments en faveur de l’innovation est louable, mais ne comporte pas des initiatives majeures. Ces efforts sont essentiels pour rendre le secteur manufacturier plus compétitif. Nous soulignons notamment :  

  • Augmentation de 600 millions de dollars sur quatre ans les incitatifs fiscaux à la recherche scientifique et au développement expérimental. 
  • Investissement de 2.4 milliards de dollars en matière d’intelligence artificielle dont 200 millions sur cinq ans, à partir de 2024- 2025, afin d’inciter les entreprises en démarrage du domaine de l’IA à mettre de nouvelles technologies sur le marché, et d’accélérer l’adoption de l’IA dans des secteurs comme l’agriculture, les technologies propres, les soins de santé et le secteur manufacturier. 

Enfin, MEQ souligne l’accent mis par le gouvernement sur la construction de maisons modulaires et préfabriquées afin de lutter contre la grave pénurie de logement partout au Québec qui nuit à nos entreprises qui ont de la difficulté à recruter la main d’œuvre. 

Crédits d’impôts à l’investissement : du nouveau, mais la mise en œuvre se fait attendre 

Nous soulignons positivement les mesures spécifiques en matière de transition énergétique, notamment : 

  • Les détails de la mise en œuvre du crédit d’impôt de 15% à l’investissement dans l’électricité propre qui avait été annoncé dans le budget précédent;  
  • Le nouveau crédit d’impôt de 10% à l’investissement dans la chaîne d’approvisionnement de véhicules électriques; 
  • L’amélioration du crédit d’impôt à l’investissement pour la fabrication de technologies propres qui inclut maintenant les minéraux critiques. 

Une riposte à l’IRA américaine qui se fait encore attendre.  

Malgré ces initiatives, le gouvernement fédéral ne met pas en place l’accélération nécessaire de la mise en œuvre des cinq crédits d’impôt à l’investissement créés en réponse à la loi américaine sur la réduction de l’inflation. Une action rapide est nécessaire pour réduire l’incertitude et encourager les investissements dans notre économie. 

« Nous accueillons positivement les nouvelles mesures mis en place. Malheureusement, les attentes envers la nécessaire réponse à l’IRA ne sont pas satisfaites. Chaque jour, l’économie canadienne subit les conséquences de la lenteur du gouvernement à mettre en place les crédits d’impôts nécessaires pour répondre à l’initiative américaine » – Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.

Immigration 

MEQ émet des réserves importantes sur la volonté du gouvernement fédéral à réduire l’immigration temporaire au Canada et au Québec.  

« La pénurie de main-d’œuvre est encore le principal frein pour la croissance du secteur manufacturier. Les travailleurs temporaires sont une composante essentielle de notre économie et réduire le nombre de travailleur dans le secteur manufacturier aurait des impacts économiques importants ».  – Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.

Citation 

« Nous soulignons les nouvelles mesures mises en place par le gouvernement fédéral. Cependant, nous constatons que des mesures promises dans les budgets précédents n’ont pas encore été réalisées. Les manufacturiers ont déjà été très patients. Le gouvernement fédéral doit démontrer un sentiment d’urgence pour mettre en place les mesures qui ont des impacts concrets sur notre économie. Il ne sert à rien d’annoncer des nouvelles mesures si celles-ci ne sont pas mises rapidement en place ».  

Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec. 

Vous trouverez le mémoire de Manufacturiers et Exportateurs du Canada transmis au gouvernement fédéral dans le cadre des consultations pré budgétaires ici. 

À propos de Manufacturiers & Exportateurs du Québec (MEQ)

MEQ représente 1 100 manufacturiers à travers le Québec. Le secteur manufacturier québécois emploie plus de 502 300 personnes et représente 12,6 % du PIB ainsi que 86,8 % des exportations. Il a généré des ventes globales de de 213,1 milliards de dollars en 2023.

Renseignements

Marc-André Gosselin

Directeur Affaires publiques et gouvernementales

(514) 978-9733