PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE : CHAUDIÈRE-APPALACHES A BESOIN DE TRAVAILLEURS POUR MAINTENIR SON EMPREINTE MANUFACTURIÈRE FORTE

CHAUDIÈRE-APPALACHES, LE 17 JUIN 2021

Dans le cadre de sa vaste tournée virtuelle de consultation régionale concernant la pénurie de main-d’œuvre, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) a rencontré ce matin des entreprises manufacturières de la région de la Chaudière-Appalaches. Pour maintenir une empreinte manufacturière forte, il faut s’assurer que les entreprises aient accès à des travailleurs.

« Plusieurs travailleurs de la région ont quitté le manufacturier pour se diriger vers le secteur de la construction. Les entreprises ont augmenté leurs salaires et investissent en automatisation, mais cela ne règle pas le problème. En effet, des entreprises ont effectué un virage vers l’automatisation et elles ont des plans d’investissement costauds, mais elles sont à la recherche de travailleurs pour combler des postes de manœuvre, d’opérateur et de journalier. Elles ont d’ailleurs beaucoup de difficulté à combler les postes de soirs et de nuit afin de faire rouler leur usine 24 heures sur 24. Certaines entreprises pourraient également augmenter d’au moins 25% leur capacité de production, si elles avaient la main-d’œuvre nécessaire. La région a un bas taux de chômage. On y retrouve plusieurs moyennes et grandes entreprises manufacturières et, si on veut maintenir une empreinte industrielle forte, cela va prendre une stratégie pour s’assurer d’attirer et de retenir des travailleurs en région », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

Rappelons que selon le Portrait manufacturier des régions du Québec, en 2019, il y avait 1 084 établissements manufacturiers et 41 500 emplois manufacturiers dans la Chaudière-Appalaches.

Les manufacturiers de la Chaudière-Appalaches mobilisés pour trouver des solutions

Les manufacturiers de la Chaudière-Appalaches ont proposé des solutions pour pallier à la pénurie de main-d’œuvre dans leur secteur dont :

  • Assouplissements des règles en matière d’immigration temporaire pour mieux répondre aux besoins des entreprises
    Plusieurs des entreprises ont soulevé que le recours aux travailleurs étrangers temporaires est désormais un incontournable. Les entreprises présentes ont mis de l’avant toute la complexité, les coûts et la lourdeur administrative du programme des travailleurs étrangers temporaires. Il a été suggéré de simplifier ce programme, de réduire les délais et de hausser la limite de 10% par usine imposée aux employeurs quant au pourcentage de travailleurs étrangers temporaires qu’ils peuvent embaucher au sein de leur effectif. Il y aurait lieu également de revoir les catégories d’emploi. Néanmoins, pour ces entreprises, l’immigration temporaire n’est pas une solution durable et il faut s’assurer de favoriser l’installation sur le long terme et miser sur l’intégration de ces personnes immigrantes.
  • S’assurer d’une installation durable en région
    Les manufacturiers souhaitent que la région soit en mesure de mieux attirer et de retenir les travailleurs en région. Cela passe notamment par un accès plus important à des services de garde, à un réseau de transport efficace et adapté aux différents quarts de travail ou encore à des logements à des prix abordables. Cela permettrait d’autant plus de faciliter une installation durable de personnes immigrantes en région.
  • Mieux faire connaître le secteur manufacturier
    Il a été, par ailleurs, question de mieux faire connaitre le secteur manufacturier afin de démystifier ce qui se fait dans ces entreprises et déconstruire les préjugés. Cela permettrait notamment d’attirer davantage de jeunes dans ce secteur, mais aussi différentes catégories de travailleurs.
  • Mettre en place et bonifier les incitatifs financiers pour les travailleurs expérimentés
    Dans un contexte de vieillissement de la population, il y a lieu de mettre en place et de bonifier es incitatifs financiers pour les travailleurs plus âgés, de manière à les encourager à rester sur le marché du travail. Il pourrait notamment être question de bonifier le crédit d’impôt aux travailleurs expérimentés, afin qu’il représente un réel incitatif de retour à l’emploi.

Rappelons que la tournée de MEQ, qui s’effectuera dans une dizaine de régions québécoises, permettra de dresser un portrait réel de la pénurie de main-d’œuvre des manufacturiers. MEQ rencontrera également des intervenants économiques et partenaires en employabilité en vue de proposer, au terme de cette vaste tournée de consultation régionale, des solutions et recommandations aux enjeux de main-d’œuvre spécifiques au secteur manufacturier.

« Le gouvernement du Québec souhaite avoir plus de produits fabriqués au Québec et c’est une bonne nouvelle! Toutefois, si l’on veut fabriquer davantage ici, il faut s’assurer de donner les outils nécessaires aux entreprises manufacturières afin qu’elles puissent augmenter leur productivité et les rendre plus compétitives. Pour y parvenir, le gouvernement doit prioriser des actions spécifiques à notre secteur notamment en nous donnant accès aux travailleurs dont nous avons tant besoin », note Mme Proulx.

À propos de Manufacturiers & Exportateurs du Québec (MEQ)

MEQ représente 1 100 manufacturiers à travers le Québec. Le secteur manufacturier québécois emploie près de 450 000 de personnes et représente 14 % du PIB ainsi que 89 % des exportations. En forte croissance, il a généré des ventes globales de près de 170 milliards de dollars en 2019.

Renseignements

Marie-Ève Labranche
514 570-5469
marie-eve.labranche@meq.ca