Les changements climatiques sont une question d’investissement, la croissance économique aussi

1 mars 2016

Les changements climatiques sont une question d’investissement, la croissance économique aussi.

Le premier ministre Trudeau et les premiers ministres provinciaux se rencontrent jeudi à Vancouver afin d’essayer de coordonner leurs efforts en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) au Canada. La discussion portera sur les cibles que devraient établir les gouvernements et les politiques requises pour atteindre ces cibles.

Ils examineront sans doute des moyens de structurer la réglementation et des instruments économiques comme la taxe sur le carbone et les mécanismes de plafonnement et d’échange. Certains premiers ministres arrivent à la table avec leur propre approche. Ils doivent tous cependant se préoccuper des conséquences de leurs décisions. Leur défi commun sera de trouver un plan qui puisse permettre d’atteindre les réductions d’émissions souhaitées tout en appuyant la croissance économique.

Au cours de leurs délibérations, nos chefs politiques seraient bien avisés de consulter l’évidence qui s’accumule depuis 25 ans. Depuis 1990, l’économie canadienne a crû à un taux moyen de 2,5 % par année tandis que les émissions de GES à travers le Canada ont augmenté à un taux annuel moyen de 0,6 % pendant la même période. La différence, que l’on appelle le taux de réduction d’intensité des émissions (émissions générées par unité d’activité économique), reflète le progrès technologique – les améliorations à l’efficacité énergétique, le recours à des carburants à moindre intensité de carbone, l’adoption de procédés industriels à moindre intensité de carbone et les pratiques d’aménagement du territoire, ainsi que la construction d’infrastructures d’énergie et de transport plus efficaces.

Il n’y a pas eu de lien direct entre les prix plus élevés du carbone et les réductions d’intensité des émissions au cours des 25 dernières années. Les émissions provenant du transport, par exemple, continuent à augmenter même lorsque le prix de l’essence atteint de nouveaux records. Un déclin de l’activité économique n’entraîne pas nécessairement une baisse des émissions. Les livraisons du secteur manufacturier canadien ont baissé de 25 % pendant la récession de 2008-2009, et contrairement à ce que veut croire, les émissions du secteur ont augmenté.

En fait, c’est le contraire qui se produit. Les réductions les plus rapides du taux d’intensité des émissions ont été réalisées lors de période de croissance économique. La différence tient aux investissements en immobilisation dans la construction de maisons et de bâtiments plus efficaces, de machinerie et d’équipement et d’infrastructures publiques. Il faut donc retenir que des taux d’investissement plus élevés accélèrent la réduction de l’intensité des émissions et que lorsque les investissements fléchissent, les émissions augmentent.

Nos chefs politiques devraient donc tenir compte de cette expérience. Afin que les Canadiens atteignent la cible actuelle de réduction des émissions de GES de 30 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux actuels, nous devons donc tripler le niveau de progrès technologique. Cela nécessitera un taux d’investissement plus élevé et mieux ciblé vers des technologies plus productives et efficaces.

Qu’il s’agisse de réglementation, de taxe sur le carbone ou d’un système de plafonnement et d’échange, aucune de ces options ne permettra d’atteindre les cibles de réduction des émissions (peu importe la forme qu’elles prendront) si elles ne sont pas accompagnées de mesures pour encourager l’investissement. Elles pourraient en fait causer plus de dommages économiques et environnementaux si elles détournent l’argent qui aurait été investi par les consommateurs ou l’industrie dans de nouvelles technologies vers les coffres du gouvernement ou des initiatives à haut risque affichant peu de chance de succès commercial ou d’adoption ici au Canada. Il ne faut pas perdre de vue que pour chaque dollar de profit perdu, le secteur des affaires canadien investit environ 1,40 $ de moins en bâtiment, en technologie et en équipement.

Ce qu’il nous faut donc est une approche intergouvernementale concertée qui :

  • prévoit des mesures incitatives fiscales et financières aux consommateurs et aux entreprises qui investissent dans des produits et des technologies plus productives et à moindre intensité de carbone ;
  • finance la construction d’infrastructures d’énergie et de transport plus intelligentes et efficaces ;
  • retire les entraves réglementaires à l’adoption de nouvelles technologies et infrastructures et
  • s’assure que les investissements canadiens ne sont pas détournés vers d’autres juridictions où ils généreront plus d’émissions.

Ce type de mesures bénéficierait tant à l’économie qu’à l’environnement. Elles augmenteraient la productivité, aideraient à stimuler la croissance économique et accéléreraient l’adoption de technologies à plus faible intensité de carbone, ce qui nous permettra vraiment de réduire les émissions.

Il ne faudrait pas confondre l’introduction de nouveaux règlements, d’une taxe sur le carbone ou d’un système de plafonnement et d’échange avec de réels progrès dans la réduction des émissions de GES. Cela fait sans doute partie de la solution, mais seulement si ces initiatives sont accompagnées de mesures pour encourager l’investissement et accélérer le progrès technologique.

Jayson Myers
President & CEO
Manufacturiers et Exportateurs du Canada

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