Lettres ouvertes

Des chaînes d’approvisionnement vulnérables affaiblissent le Canada

11 octobre 2024

Contexte

Depuis des années, nous martelons le même message auprès des décideurs politiques : nos chaînes logistiques se doivent d’être protégées contre toute interruption. Les conséquences des arrêts de travail touchant des services essentiels ont des impacts négatifs disproportionnés sur notre économie, nos entreprises et leurs employés, notre qualité de vie, et la réputation du Canada en tant que partenaire commercial fiable.

Les derniers mois nous ont malheureusement prouvé que c’était le cas. Le port de Vancouver, la voie maritime du Saint-Laurent et plus récemment notre réseau ferroviaire ont été pris en étau à cause de conflits de travail prolongés et intensifiés. À chaque fois, le bien-être des personnes et des entreprises a été mis en danger. Des millions de dollars en coûts supplémentaires ont été refilés aux entreprises et aux consommateurs.

Nous, les signataires de cette lettre, appelons à un leadership fort pour protéger les chaînes d’approvisionnement contre des perturbations déraisonnables.

Nous devons agir maintenant. Notre réputation à l’international est déjà ternie. L’adoption de la loi interdisant l’utilisation de travailleurs de remplacement (C-58) a mis en place des mesures pour protéger les intérêts des travailleurs, mais aucune considération n’a été accordée aux garanties pour les chaînes d’approvisionnement. Pendant ce temps, nos partenaires mondiaux comptent de moins en moins sur le Canada, car des conteneurs et des marchandises clés sont bloqués dans des ports ou des installations de stockage.

Trouver un équilibre

Soyons clairs, le milieu des affaires canadien ne cherche pas à limiter les droits des travailleurs. Nous demandons à notre gouvernement de trouver un équilibre entre les droits des travailleurs et le maintien des services essentiels pour garantir la sécurité économique des Canadiens et des entreprises.

Le ministre fédéral du Travail a usé de son pouvoir discrétionnaire et est intervenu une fois à titre exceptionnel, en recourant à l’article 107 du Code canadien du travail pour empêcher l’arrêt de travail sur les chemins de fer.

Cette intervention était nécessaire, mais il faut trouver une meilleure solution, prévisible, fiable et à long terme, pour prévenir d’éventuelles ruptures des chaînes d’approvisionnement.

La contribution des secteurs maritime, ferroviaire et aérien doit être reconnue et ils doivent être traités comme des services essentiels.

Qui, au sein de notre gouvernement, lèvera la main pour défendre la santé de notre économie, notre réputation à l’étranger et notre qualité de vie en protégeant les chaînes d’approvisionnement ?

Collectif de signataires :

Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec (CPQ)

Bruce R. Burrows, président et chef de la direction de la Chambre de commerce maritime

John Corey, président de l’Association de gestion du fret ;
Alexandre Gagnon, vice-président travail et capital humain, Fédération des chambres de commerce du Québec ;
Jasmin Guénette, vice-président aux affaires nationales pour la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) ;
Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain ;
Saul Polo, directeur général des Armateurs du St-Laurent ;
Karen Proud, présidente et chef de la direction, Fertilisants Canada ;
Véronique Proulx, présidente-directrice générale, Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) ;
Wade Sobkowich, directeur exécutif, Western Grain Elevator Association